La Ligue 1 débute dans la fébrilité, avec un nouveau diffuseur et sans sa star Kylian Mbappé

C’est la fin des vacances pour les joueurs du championnat de France de football. Vendredi, le Paris-Saint-Germain (PSG), le champion en titre privé de Kylian Mbappé parti au Real Madrid, ouvre la saison de Ligue 1 sur la pelouse du Havre (Seine-Maritime) à 20 h 45. A défaut de proposer une nouvelle hiérarchie, le renforcement estival de l’Olympique de Marseille (OM) et de l’Olympique lyonnais (OL) pourrait renouveler les têtes d’affiche de la première division.
En coulisses, le climat est lourd avec des craintes sur l’exposition de la compétition et sa viabilité, alors que la plateforme de streaming britannique DAZN a acquis la quasi-totalité de la diffusion du championnat et BeIN Sports, un match par journée. Le multiplex du dimanche (quatre rencontres simultanées à 15 heures) est décalé à 17 heures et ne sera plus composé que de trois affiches. La quatrième est programmée le samedi pour offrir un enchaînement de trois matchs, à 17 heures, 19 heures et 23 heures.
En un peu plus d’un an, le PSG a perdu trois stars du football mondial : Lionel Messi, Neymar et enfin Kylian Mbappé, parti cet été au Real Madrid. De quoi acter la fin de l’hégémonie du club en Ligue 1 ? Son entraîneur, Luis Enrique, entend bien rapporter un treizième Hexagoal au club de la capitale, avec ou sans tête d’affiche. « Il faudra changer des choses par rapport à la saison dernière. Avant on allait vers le but et on cherchait tous le même joueur, Kylian, qui avait une facilité naturelle à marquer. Maintenant un éventail de possibilités s’ouvre », a-t-il assuré, jeudi, en conférence de presse.
L’Espagnol pourra compter sur un effectif dense avec des joueurs « capables de jouer à de très nombreux postes » comme Kang-in Lee, Marco Asensio, ou Warren Zaïre-Emery. Autant de possibilités pour renouveler l’animation offensive. Mais en attaque, le PSG a pour l’instant fait chou blanc sur le marché des transferts. Ses dirigeants parisiens ont toutefois recruté de jeunes joueurs à fort potentiel, à l’image du milieu portugais Joao Neves (19 ans), cédé pour près de 60 millions d’euros au Benfica Lisbonne (plus 10 millions de bonus).
Depuis le rachat du PSG par Qatar Sports Investments en 2011, seuls trois clubs ont réussi à lui ravir le titre : Montpellier en 2012, Monaco en 2017 et Lille en 2021. Cette saison, plusieurs candidats avancent avec des ambitions, à commencer par l’Olympique de Marseille. Les Phocéens ont de nouveau bouleversé leur effectif après un exercice 2023-24 décevant, terminé à la 8e place : l’entraîneur italien Roberto De Zerbi a été nommé à sa tête et neuf joueurs sont venus renforcer les rangs, dont le Lensois Elye Wahi, qui succédera au Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang, parti en Arabie saoudite. L’OM peut aussi compter sur l’ailier anglais Mason Greenwood, le milieu danois Pierre-Emile Hojbjerg, Ismaël Koné, en provenance de Premier League, et de l’ancien brestois Lilian Brassier.
L’Olympique lyonnais, lui aussi, s’est renforcé cet été après avoir levé les options d’achat de joueurs arrivés en prêt l’hiver dernier : Saïd Benrahma, Mama Baldé, Orel Mangala, Ernest Nuamah, Duje Caleta-Car. Relancé par son entraîneur Pierre Sage, le club rhodanien a également réalisé l’un des gros coups du mercato en enrôlant l’avant-centre géorgien Georges Mikautadze, surnageant au FC Metz et brillant à l’Euro 2024, pour un total de plus de 18,5 millions d’euros, hors bonus.
L’AJ Auxerre, champion de Ligue 2 retrouve l’élite pour la deuxième fois en trois ans. Son dauphin, le SCO d’Angers, et l’AS Saint-Etienne, vainqueur du barrage face au FC Metz, redécouvrent la Ligue 1 avec l’intention de s’extirper de cette situation « d’ascenseur », remontant en Ligue 1 un an seulement après avoir été relégués.
De l’autre côté du spectre, Monaco (ASM) signe son retour en Ligue des champions, après six ans d’absence, et entend confirmer les espoirs entrevus la saison passée. Pour l’année de son centenaire, le club de la Principauté vise un podium et pourquoi pas un acheteur, le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, propriétaire depuis 2011, cherchant à céder l’ASM. Si Wissam Ben Yedder et Youssouf Fofana sont partis, Christian Mawissa, Lamine Camara et George Ilenikhena vont renforcer l’effectif d’Adi Hütter.
Nos trois nouvelles recrues ont déjà trouvé le chemin des filets 🥰⚽ pic.twitter.com/EjUizRXPcq
Cet été, il n’y a pas que le mercato qui a animé les journées des dirigeants de clubs de Ligue 1. Il y a eu aussi la question des droits TV. Pour les adeptes du ballon rond, il faudra débourser 29,99 euros par mois avec engagement d’un an à la plateforme britannique DAZN pour pouvoir regarder huit des neuf matchs par journée, 39,99 euros par mois pour la même offre sans engagement, ou 14,99 euros pour une des affiches du dimanche à 17 heures. La dernière rencontre, celle du samedi à 17 heures, sera à suivre sur BeIN Sports.
Nombre de contempteurs de DAZN craignent également une couverture éditoriale à la baisse, avec la fin du multiplex permettant de suivre les trois matchs simultanément le dimanche à 17 heures, et le fait que cinq matchs sur huit ne seront commentés que par un seul journaliste, au lieu du traditionnel binôme formé d’un journaliste et d’un consultant. Un dispositif monté en un temps record et susceptible d’être ajusté dans les prochains mois en fonction des besoins, fait-on valoir au sein de la firme britannique.
Pour le football français, le spectre d’un nouveau fiasco ressurgit après la défaillance spectaculaire de Mediapro en 2020. La première journée de championnat sera, quoi qu’il en soit, au centre des attentions.
Service Sports
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